L’encre sait, face à l’effacement (que rien
d’une éternité ne lui est possible).
*
J’aime de toi ton poumon, il ne va pas seul
bien sûr, l’époumonnement à vivre.
*
Le scrolling ouvre sur un livre spécial,
non pas, sans doute, le dernier (dernier serait faire trop peser la phrase).
*
Sois toi-même la mallette.
*
Sois la soie des soirs d’été (je t’entends
vouloir ajouter : la sueur, l’acier).
*
Parfait : qu’on ne rie pas quand je
suis drôle (le rire est passé de mode).
*
Que l’humanité toute s’essaye aux phrases
idiotes (pour sauvetage).
*
Cette bouteille d’Armagnac, présent de ces
derniers jours, est sablier spécial* : écoulée, il n’y aura plus de savoir
possible de l’heure qu’il est.
*
L’idiotie, c’est faire acte de littérature
à l’ère du scrolling.
*
Sois l’amulette (te protégeant de
toi-même).
*
La traversée des nuées dans le bleu du ciel
beugue (dislocation), effet du scrolling qui est l’héroïne de nos temps.
*
La vie elle-même serait passée de mode,
l’errance de nuit tenez dans les rues d’une cité oubliée sous averse. Ou alors,
etc.
*
L’étrangeté, dans les phrases idiotes,
c’est le « je » qui s’y dissémine (qu’est-ce, et renvoyant à quoi
d’impossible ?).
*
Le Cogito est le mot de passe de l’accès au
rêve.
*
Avec le scrolling, l’affolement de ne
pouvoir tout engloutir du monde et son effet d’infini (qui finira, peut-être dans
une heure).
*
Le mot de passe oublié, subsiste de cela, exister,
peut-être une seule lueur en voie d’extinction, ensuite l’obscurité.
*
Tout texte, frappé de doute qu’il soit
chose de l’IA, il y a qu’il y a l’IA, et qu’elle perturbe jusqu’à, même, la
littérature la plus sophistiquée.
*
Le réel est miné de l’intérieur par le
rêve.
*
Qu’un texte soit généré par l’IA — s’il
s’avance vers des zones inexplorées, inexplorables par l’hominidé* parce
qu’allant trop loin — le justifie d’être.
*
Interrogatoire : Y aura-t-il (dans de
seules heures), avec les lueurs aurorales, rosée sur la flore, tout végétal ?
*
Toute phrase ici est manuscrite, portée à
même ce cahier de « leçons et devoirs » (brimade), l’écriture s’en
affecte, traversée de ratures, l’IT — Littérature, Intelligence Textuelle.
*
Dans aphorismes, ce sont les lettres
d’amphore qui sautent aux yeux, et non loin d’elles, l’euphorie.
*
Le rêve est miné de l’intérieur par, pas
irréel, le cauchemar, enferré en des voiles de cachemire (et la lumière qui ne
vient pas).
*
S’il se pourra à l’avenir des textes
générés par l’IA qui incluent jusqu’à la rature, afin que se précisent — elles
hésiteraient — telle ou telle « pensée ». Or l’IA hésite-t-elle — non
qu’infaillible — ou plutôt saurait-elle le laisser paraître, bafouillant tenez,
sans que cela ne soit programmé (artificialité dernière) ?
*
Valéry : « Les pensées que l’on
garde pour soi, se perdent ; l’oubli fait voir que soi, que moi,
ce n’est personne. » Soit la phrase qui vient, qui n’en est qu’à peine la
lecture : Les pensées que l’on perd sont gardées, enfouies en l’étoffe de
cachemire qu’est l’oubli.
*
Le cauchemar pas irréel veut dire qu’il
emprunte aux horreurs terrestres, sans les pouvoir dépasser.
*
Toute phrase, ici, n’est réfléchie qu’à
moitié, l’autre : livrée aux fluctuations du hasard, de la chance, ou
alors, si cela s’impose : de l’échec.
*
Et la lumière qui ne vient pas, attente
d’une autre aurore ? Bis repetita.
*
Le cachemire comme l’étoffe véritable
cache-misère, il y a là mystère de sa violence* — là encore un emprunt, et les
traces disséminées partout en la chambre*, contenant mais chaque fois autre, le
dactylogramme. Ou l’identification impossible.
*
Ici, la phrase mi-sérieuse même (
© Denis Ferdinande