jeudi 12 septembre 2024

Encore [30]

 



Note n° 89. La guerre pour celui-là (qui vit à l’écart de tout, en une montagne d’altitude qu’on trouvera hautaine) tiendra lieu d’abstraction — mais en vérité, pas même cela ; qui n’a accès à aucun réseau d’informations mondiales — non que refusées ; ni aux images qui ailleurs, partout, s’en diffusent, où est-ce, y a-t-il terrestréité de telles images ? Est-ce la même Terre, se peut-il qu’il y ait plus d’une Terre ? Ce n’est pas ici en tout cas, ici est autre, tout autre (passage d’une brebis, reconnue en cela que venant régulièrement paître en ces parages, effectue une brève halte, infinie douceur de son regard, un ciel hivernal semble s’y miroiter). Intermède — quatrième brouillon. Si le mot guerre n’existait pas, en quelque langue que ce fût à même l’écorce*, qu’il était sans synonymes, même, cela n’annulerait-il pas la possibilité de toute guerre — comment en faire la déclaration ? — de tout ce qui y a trait ? Toute trace de violence (pas non plus ce mot), ou alors traces à ce point lointaines qu’incompréhensibles. Cela se pourra tout au plus après l’ère de l’Homo sapiens, semblant — nervosité des derniers temps — vouloir précipiter un tel après, dût-il ne jamais lui apparaître, 


Note n° 97. Le monde, ainsi qu’il apparaît, tant de signaux, d’alertes, est en voie de finir, d’autre chose que de guerres (le socle terrestre épuisé, et pas lui seul, Terre dont le cœur saurait éclater, arrivé à échéance*, entendre : peut-être éclate-t-il en ce moment même, d’une propulsion dans le futur qui dès lors ne peut plus être), et, presque, pas d’autre proposition que cette accélération de la fin par la guerre. Presque. Etc. Ce qui peut être écrit, et, écrivant, ajouter, dans les profondeurs de la nuit, distante un instant des guerres, où nous serions (dans cette distance même d’un instant), où nous sommes, où celui qui y est dit nous sommes, nous dans le sommeil ou alors tout juste à son sortir, voudrait décrire son rêve mais il en est un autre de plus d’importance, ressouvenu le temps de l’éclair, une guerre-éclair, et guerre primitive, les missiles n’y étaient que pierres (transfiguration) catapultées imprécisément, et d’un impact irréel sur les cibles, irréalité des cibles elles-mêmes, irréalité de tout, de la raison même de la guerre, qu’il n’y en ait aucune, qu’elle soit l’aucune même,