samedi 27 janvier 2024

Combinaisons II, extrait

 




Et virtuellement là, la phrase future dictée de son lieu, le futur même, la dictée sans doute est adressée, entendre la nécessité d’un corps, fût-il inerte à l’exception du tracé de lui s’irréalisant* ; à son tour, on le suppose adressé, il faudra un regard, archéologue. Autre jour, jour, ce sera nuit, nuit, nuit, et s’il s’y passait une chose, cela traverse, qu’adviendrait ceci ou cela, faisant dévier l’écrit de la trajectoire arrêtée il y a des siècles, des millénaires, et qui aura semblé devancer toujours, il n’arriverait rien en ce cas, ou des simulacres d’événements partout, sauf à n’être pas tenu au courant des plans*, ce qui est bien la chance même, un rêve diffuse une lumière de jour dans la vallée*, c’est l’épilogue toujours, ce qu’il peut encore n’est pas dit, ce qu’il dira. Peut-être se sait-on rêver, quiconque, il y aurait indices, recherche d’une issue réussie au rêve, si elle ne donne pas sur un autre rêve, où se tient le dernier des rêves ? Abords d’un monde tenu tenez pour réel, or s’il n’en était de durée qu’infime — entendre s’il passe — ne serait-il pas changé sur l’instant en irréel ? La conséquence ici n’est pas dite, ce qui intéresse se tient ailleurs, dans l’épilogue, toujours [brouillon : il n’y aurait d’au-delà de l’épilogue dans la vision qu’en arrière, qu’en arrière où il était encore sans existence, pas idée alors de cela, un épilogue, et le lieu d’y épiloguer indéfiniment, sa définition ; rebrousser chemin ferait de ce passé un futur, seule condition qu’il soit un jour, revenant* jamais apparu en vérité, lui et telle de ses virtualités, mais un jour seul s’édicte-t-il en la dictée] ailleurs où il importe de se rendre, où il y a lieu de vouloir se rendre, puisqu’il y a comme appel, cela est audible, la voix reconnue ancienne, dont les cordes vocales grincent désormais, impossible de longues heures [factuellement, de seules minutes], la moindre progression dans l’épilogue, frayeur que l’on se ferait réabordant l’écriture au sortir des songes, la dictée n’est pas sûre, est-elle à dire d’anges en ces parages, fusion de langues, et distinction d’aucune, il importerait de faire (italiques dans les italiques, lettres plus inclinées encore) comme s’il y avait distinction, afin que fût possible la phrase, s’inventant une dictée claire qui alors advient, ailleurs où nous serions, en petit comité sept, neuf, onze, à inspecter l’endroit, et prendre note d’irrégularités, objets qui ne se peuvent pas, n’ont aucune chance d’être, non qu’ayant été et à ce titre ne pouvant plus être, jamais n’ont été ni ne seront, leur description ardue dès lors, s’ils apparaissent quand bien même, parce qu’il le faudrait (ici faudrait foudroie), apparitions de l’invisible (ainsi se titre l’épilogue, manquait un titre, qui n’a de possibilité semble-t-il que pensant à la musique, alors même que se renouvellent ce soir les cartes perforées d’un piano mécanique en coin de scène). L’heure qu’il serait ? Inquiétude, qu’elle fût à ce point tardive, matinée tardive dans le rêve, à vouloir prendre part à l’épilogue, on le dit déployable encore, qu’il y a chance d’une extension plus encore, alors cela est essayé, telle phrase — quitte à ce qu’effacée ; effacée, c’est qu’une autre attend de figurer, fulgurer, et qui laissera trace à même la rétine, les yeux fermés, même, d’avoir été ébloui par la fulguration même, soirée à son pourtour il semblerait un lac, / pour l’alexandrin à dire accidentel, presque / qu’est le presque, avec la phrase (s’il y a possibilité d’existence de quoi que ce soit de tel*), une pensée se tient tournée toujours vers visiblement le musical jusqu’à la scansion, quitte à ce qu’elle l’oublie, et elle l’oublie à l’occasion, l’occasion venue d’oublier, parce qu’autre chose occuperait, et qui serait le sens en zones d’abstractions, L’épilogue, cette épine dans la langue, qui dit cela ? Qui vient de parler, il n’y avait personne, voire personne pour le constater. Là, ce matin, si c’est bien matin*, écrire devient difficile — l’épreuve même : une main, et plus qu’elle seule s’il y faut le corps total, est recherchée qui, alerte, alertée (de la recherche), pourrait un tracé fût-il d’avant l’écriture, esquisse d’où surviendrait un mot propre à en déclencher tant d’autres, d’une phrase longtemps illisible ; s’il y a visage en l’esquisse, c’est de sa bouche qu’on dirait provenir le mot, mais — indistinct encore, puis tout est oublié, tout de tout, l’épilogue, les Combinaisons II (qu’aura-ce été, chose d’un lointain, arrière — déjà indiscernable d’ici ; et en avant : l’espace sans doute d’inscriptions possibles encore, mais afin d’ajouter quoi, et à quoi si c’en est tout de tout, non, une présence s’interpose, ce qu’elle veut n’est pas dit ; ne dit rien, se signale de sa seule présence, et d’elle, l’importance s’avèrera absolue, ce qui ne se sait pas encore, obligeant alors l’écriture, ici la parenthèse est dite se refermant, et se refermant c’est l’ensemble des mondes du volume qui se referme sauf un, où se peut une phrase, plus d’une encore, à rêver d’une réécriture de ce qui précédait encore il n’y a pas une heure, et qui semble s’être effacé, il a été dit oubli, tout est oublié, oubli de tout sauf il semblerait l’alphabet entendu comme socle du lisible [version retenue, parce qu’insoutenable : du visible, rien ne serait visible sans l’alphabet — logocentrisme* — et même l’infime lexique, s’il se laisse étendre] mais un instant : aurait figuré, fulguré traversant en diagonale la page le titre de Combinaisons III dont nul ne sait s’il s’agit là ou non de l’impossible même, ayant noté, ostensible, le sursaut. La condition en serait au moins qu’il y eût longue trêve pour la reprise du souffle. Donc : les Combinaisons II prennent fin, fin d’épilogue, et dans cette fin, telle présence évoquée il y a peu, de survenir, décisif le mot qu’elle prononce, le mot que l’on subodore parce que sans cesse réitéré, et qui sera le dernier à moins que ; s’il se prononce, rien ne s’actionne encore de son mécanisme qu’à vide, qu’échouant ; défectuosité des rouages — d’incertain acier (ayant pourtant semblé être ce qu’il y a de plus sûr), peuvent-ils être réparés, remplacés ? Quel temps reste-t-il ? — Prenez place, pas d’inquiétude, il y a devant soi le soir, plus d’un soir encore ce que l’on dit être la vie — étendue ; certes interruptible d’un accident quelle qu’en soit l’envergure, mais d’ici l’interruption, la vie, étendue, et partout à même l’écorce l’on ne sait qui parle, qui vient de parler, et qu’entendre par l’écorce, à quand remonte sa parole, depuis ce magnétophone aux bandes craquelées affectant la qualité sonore qu’il y eut ; seraient à restaurer avant de recouvrer l’ancienne douceur de toute voix, où cela a-t-il lieu, quel était le lieu, qui ici se souvient, s’il ne rêve pas le souvenir, puis c’est autre jour, autre et quatrième, autre et quatre sont deux mots de particulière proximité, reliés par la rime pauvre, d’extrême pauvreté, même (tre, on dirait qu’un train traverse la contrée), et où rôde l’anagramme, non qu’exact, une lettre s’y ajoutant (q). Quatrième, il n’est rien dit des trois qui précèdent, des trois jours, tout souvenir d’eux désagrégé, qu’il n’y aurait dès lors qu’une fiction pour dire (la fiction des quatre). Ce seraient ici, et depuis peu, les Combinaisons III, d’après l’épilogue du précédent volume, une chose du passé,