mardi 30 mai 2023

Divers plateaux, X

 




La phrase d’ailleurs est effacée en cela qu’insignifiante, la phrase, d’ailleurs (de l’autre monde), est ponctuée, signe dont il y a ici imitation, voici le point et ce qu’il suspend. Vision d’un lac, que peut être l’océan en présence, pas un mouvement de son eau spéciale*, et chaleur ployant ses peintres, ses photographes, attachés à en restituer l’image, ce que peut mal une écriture, à supposer qu’intéressée, sachant qu’existent aussi bien les cas de ce qu’elle peut davantage, autrement dit autrement, il ne dépend que de la main et des tracés, donc, en son pouvoir (au-dessus de la page cela, et dont il faudrait le film, irréductible à l’intérêt de spécialistes, de lettrés à tout le moins, parenthèse refermée, il y aurait à dire s’entend, parenthèse précisément visible à même la page, en voici l’infime tracé : ), lac et sa barque comme le couple immanquable, plus un n’y embarque, car afin d’atteindre quoi, quelle tour effondrée afin d’ajouter au couple, soit le coup de ruines pour ruiner la séquence, impossible, modification : alors autre chose, autre chaos sachant ce qu’il advient de toute vision, aucune dont puisse se soutenir la phrase, s’y établir l’oubli sitôt que sûr de son lieu, et revenances parfois de l’un d’eux mais altéré, qualité de l’image autre d’où dévier, les jours semblent être rêvés ces temps-ci, et le rêve de diffuser l’ensemble des indices que rien ne le serait, indices et preuves, empruntant au réel jusqu’à son système de vérifications, n’était ainsi pas si infaillible, confer les trois failles trois filles d’un certain âge, le visage indistinct, impossible de n’en reconnaître même qu’un seul, et s’en venant de l’autre siècle, ayant cessé d’être, arrivant précisément comme spectres scène de bal brève où elles sont vues relevant leur robe (et fond de robe), soucieuses d’aucun regard, il s’agit là du premier des rêves, tout ne peut être dit de ce qui s’y effectue, de ce qu’elles accomplissent, un invraisemblable du dehors et telles conjectures dès lors affluent (vous avez trois chances) ; rêve inaugural du mirage-de-vie, n’intéresse en vérité que dans le non-dit, lequel saurait être dit mais quelque chose empêche encore, puis cela est oubli, pas même oubli s’il n’y a plus le corps pour l’oubli, est-ce à dire qu’il n’y ait personne où que l’on se tourne, réponse il doit y avoir, cela précisément est recherché, il y aurait un cela pour, esprit de la phrase s’il va seul cherchant, recherche le film même, fait d’errances à se croire perdu, à croire courir à sa perte, parce que rien, si long le rien n’est pas sans doute le silence en cette heure, s’il inquiète c’est peut-être qu’une approche a lieu d’un dissimulé encore, parmi tenez les fougères compacité végétale, mais autre chose intéresse, s’être réveillé ce jour sur les trois mots qui suivent, d’une réponse de toute évidence mais à quoi, proposition oubliée mais non donc sa réponse, sur laquelle il s’agira de revenir, les trois mots ayant circulé tout le jour, que voici : « Volontiers, mais impossible », on peut rêver de savoir ce qu’était alors la proposition, issue précisément du rêve, rêve pas même de ceux que l’on dit éveillés, ayant réveillé une fois encore, allaient être oubliés mais rappelés plus tard dans le grand jour, figurant quelque chance qu’ils aient pu revenir, sauraient sembler quelconques, il s’agira de montrer que non, non pas, donc : « c’eût été volontiers » (laissant trop présager le « mais » et peut-être consécutivement l’impossible ; peut-être est à souligner car se tient le cas d’un différé possible encore, quand bien même jamais réalisé, de l’espoir. Secrètement ou non), mais « volontiers » au présent, je me lie à vous par ce « volontiers » qui ne peut rien ou échoue, propulse la déception d’un côté ou de l’autre voire et de l’un et de l’autre, par l’impossible susceptible certes de n’être que moment du dialogue, et dialogue interrompu sur cela qui ne se sait pas, qu’il n’y aurait qu’une fiction pour étendre, déployée jusque tardivement cette fois dans le rêve éveillé, séquence à mettre de côté, se refermerait la dernière des parenthèses, mais ouvrant sur quoi ? Se referme c’est alors scène d’un théâtre ancien et de nuit où se joue, filmée, une pièce dont tout est à inventer et sur l’instant, dans l’urgence, deux se parleraient depuis les coulisses, paroles distinctes, afin cependant de n’entrer que tardivement en scène, quelque chose empêche encore, il s’agit de savoir si le corps du jeu est le bon corps et cela de part et d’autre, non pas une seule réplique ou simulacre de corps, qui viendrait tout fausser du jeu même, une bâche ayant tenu lieu de plafond jusqu’alors est retirée, donnant sur un fragment de voie lactée, il se peut qu’il en soit pour lever la tête, mais y a-t-il public ? Ce serait : constitué des seuls autres comédiens au nombre de quatorze (quatorze le nombre de ce dont il n’y a pas idée) jouant toute réaction face à ce qui tarde à advenir à même la scène, et qui advient à présent : deux comédiens sur échasses, hauts sur cet échiquier pour parterre (impensé encore), et dont la partie d’échecs prend fin. Or c’est prenant fin que la pièce commence, qu’elle le peut à présent, paroles d’importance secondaire, s’attachant aux seuls non-dits, tout silence accidentel que l’on devrait à l’oubli d’une réplique s’il n’est pas joué (cliché en la matière), une phrase cependant est dite, particulière y pensant impossible de savoir quelles paroles succèdent ; et il faut oublier celles qui précèdent venant interférer (écho si l’on veut), faute de pouvoir s’absenter, se retirer avec le livret à méditer longtemps, à supposer que la phrase y figure, saurait avoir été improvisée, d’aucune portée dans un premier temps, puis : qu’elle soit rappelée, qui a pris note ? Ou alors : les bandes tournaient-elles ? Voici le sens de ces dernières, en quoi elles peuvent venir secourir à l’occasion, la phrase : peut-être une didascalie dite ou en tenant lieu : « Tu tomberas d’échasses ainsi qu’il y avait hantise éparse, attendu leur hauteur cela fera grand bruit, et cetera » (« cetera » est prononcé qui est dans la pièce comme un verbe au futur). L’autre tombe, se réalise la parole, il peut y avoir tombe en coin de scène, inutile encore à contenir un corps, se relève de sa chute, s’apprêtant à parler, et c’est là, à ce moment même de la pièce, où plus rien n’a d’intérêt, que l’on déserte que ce soit par jeu* les gradins, afin de n’y jamais revenir, or la pièce se poursuit, dans l’expectative qu’une parole vienne fulgurer d’entre les non-écrites, suscitée toutefois par l’écrit qu’il y a et qui serait à consulter, quiconque, du dehors s’il y a, et il y a, puis qu’advient-il ritournelle, cela qui retourne par périodes, en appelant à un réveil de la phrase, somnolait, sursaut oui que je me reprenne dit-elle, et cela à quantité de reprises dans la pièce, traversant les répliques oui que je me reprenne, dite par l’un dite par l’autre à même la scène et depuis la hauteur d’échasses, alors l’un de chasser l’autre (ce qui advient) celui-ci s’enfonçant forcé dans les coulisses, y disparaît longtemps, peut-être une éternité, l’heure est au monologue du premier mais d’aucune écriture, y a-t-il transcription qui puisse figurer ici rien de tel, juste : il se dit de lui qu’il serait vu parlant s’il parlait, et il parle, autre chose qu’une déclamation et ce qu’il y aurait de décalé* en elle, tel effet en la diction sans plus de possibilité à telle époque, et il parle, ce qui le traverse, telles pensées dites à voix haute, une fois encore l’intérêt peut ne pas y être, mais dans les seuls déplacements un rien raides qu’obligent les échasses, unetelle de ces pensées est dite, telle autre ne l’est pas, il y a et il n’y a pas lieu qu’elles viennent figurer ici, qu’est-ce d’ailleurs que l’ici pour elles, lieu étrange de leur émergence certes, d’une pièce qui aurait lieu, voici que plus rien n’est sûr, que ne serait sûre que la phrase-socle de toute séquence dont celle de cette pièce même, qu’il y a lieu ou non d’étendre, décider ou plutôt laisser cela se décider de soi-même afin de ne rien décider car impossible, si la pièce s’étend, il faut une phrase qui puisse être rapportée sur cette page même où la main se déplace, effectuant tel tracé irréversible, ineffaçable, que ce soit en l’oubli et ce qu’il garde, en l’un ou l’autre des corps, lequel cela ne se sait plus, non qu’ils s’équivaillent, à pouvoir supporter l’oubli, puis tout est oublié de l’oubli et cela à l’occasion de l’entracte où se suspend le jeu dont il faudrait qu’il soit tout sauf joué (qu’il s’agisse là d’une seule façon de parler mais il faut être précis, dit l’un, nous jouons là pourtant dit l’autre, et telle querelle ou seul désaccord de s’ensuivre, sans solution pour l’heure, il y aura à s’entendre s’entend), la scène est à présent dans les coulisses où se consulte le livret et ce qui peut en être modifié, il sera temps toujours, phrase qui interrompt la phrase que vient-il de se dire, qui n’aura été pesé qu’à peine, et comment effacer l’irréversible encore, des phrases s’élancent dans la horde, impossible de les vérifier toutes avec le soin exigé en matière de vérifications, ce serait le grand défaut du volume, sauf à requérir ou appeler un autre volume, fait de ces vérifications mêmes, ne verra sans doute le jour qu’alors qu’il sera trop tard, à savoir jamais, deux forces entrent en contact inconciliables, s’affrontent, le toujours et le jamais, untel d’indiquer qu’elles se ressemblent trait pour trait dans l’irrévocable, tel autre : sans commune mesure, inutile de les approcher, séparer toujours, jamais, toujours, ce jeu longtemps, longtemps et finit l’entracte, ouvrant sur ce que n’indique que mal le livret (zones effacées), le décor change, mais pour quoi d’autre, et plus n’est besoin de se soutenir d’échasses, voici l’artifice s’y substituant de masques africains, Sénégal, qu’il y aurait à décrire qu’arborent les deux selon le vœu du dramaturge (des guillemets sont à entendre) dans l’autre siècle, la didascalie indiquant de parler fort afin que soient distinctes les voix, quand bien même y aurait-il orifice à l’endroit de la bouche, creusé dans les masques circulation des répliques,